mardi 17 août 2010

Kakadu

Depuis maintenant deux semaines environ nous sommes de retour sur la route. KAwet très fièrement continue de nous traîner vers le Nord, direction le grand Park National de Kakadu. C’est le plus grand Park d’Australie et est aussi reconnu au patrimoine Mondial pour sa culture et sa nature.
Sur le chemin nous nous arrêtons dans un autre Park, celui de Litchfield. Là bas nous attendent des cascades majestueuses de 40 mètres de haut à l’eau claire et fraiche. Des poissons s’y plaisent et nous nous y baignons volontiers. Florence Falls et autres endroits magiques nous ouvrent leurs gorges pour nous offrir un spectacle encore seulement imaginé jusqu’à maintenant.
Suivre le cours d’une petite rivière pour découvrir 600 mètres plus loin une double chute d’eau géante et effrayante par la force du jet se déversant dans la Pool.

En plus des cascades nous avons fait la connaissance de nos première chauves souris sauvages. En marchant sur le chemin menant vers la lumière d’un soleil tapant a plus de 40 degres, nous traversons une mini Jungle de Disney mais non de carton mâché ou de plastique. Que du vrai mesdames et messieurs, des feuilles qui barrent la route, des toiles d’araignées géantes qu’il est préférable d’avoir vu avant de s’y engouffrer et des cris de bébés dans les arbres... Eh oui car ces bêtes de nuit aux oreilles pointues et aux ailes élastiques se parlent la journée. Scientifiquement je ne saurais expliquer le comment du pourquoi, mais au final pour de simples apprentis Australiens les voir bouger, hurler tels des nouveaux nés, se déplacer de branches en branches et souvent se griffer entre eux, ces bêtes donnent des frissons dans le dos.
A part la jungle et les cascades nous avons aussi découvert la joie de se baigner dans un trou d’eau creusé à même la roche (Water Hole).  Une colline rocheuse, dans celle-ci plusieurs étages ou plutôt paliers sont à découvrir. A chaque palier une piscine naturelle est formée, relié a celle du dessus par une mini chute d’eau. Parfois, ce trou est tellement profond que vous pouvez y plonger sans même heurter quelconque paroi.  Malheureusement trop touristique à cette heure de la journée nous n’avons pas eu le cœur à faire de photos de la cinquantaine de touriste en maillots de bains se dorant la pilule au bord de leur piscine « personnelle ».
 Voila qui mit le point à une belle journée de découvertes nature avant de nous rendre à Darwin, grande ville touristique du Nord. C’est une ville agréable en bord de mer, le soir nous avons fait l’expérience du marché en bord de plage au couché du soleil. Des souvenirs, des stands de nourriture « du monde » - plus particulièrement Orientale - de l’art aborigène certifié et des musiciens fouetteurs se retrouvent ici trois soirs par semaine. Un moment de détente et aussi de dépenses imprévues pour nous pauvres petits touristes que nous sommes bien malgré nous. Mais qu’importe !! Le plaisir de s’offrir est là, cachant les quelques remords d’un porte-monnaie perdu et de quelques dollars qui nous brûlaient les doigts de toute façon !!!  Qu’a cela ne tienne le lendemain c’est de plus belle que nous dépensons notre argent si durement gagné. Achat de chaussure de randonnée (préparation pour Kakadu), un nouvel appareil photo pour Mim’o, un nouveau short pour Pepi et des courses habituelles pour manger comme des rois des pâtes aux sauces variantes et autres divinités préparées par pépi (Risotto, purée en tout genre, maki, damper, fricassé de petit légumes de saisons, sandwich au thon, salades diverses et variés c’est à dire riz et pates, galettes de blé, etc...)
Et Hop deux jours à Darwin sont passés vite et heureux d’en repartir nous sommes !
Nous voilà donc en direction de la nature et de la randonnée. 

Kakadu c’est 20 000 km2 de terrain, 68 espèces de mammifères, plus 120 espèces de reptiles, 26 espèces de grenouilles, environ 300 espèces de poissons, plus de 2000 types de plantes, 10 000 espèces d’insectes et environ 290 espèces d’oiseaux. Certaines de ces espèces sont en danger, certaines ne sont présentes nulle par ailleurs au monde et certaines sont encore à découvrir. A Kakadu règne une atmosphère mystique quasi religieuse, certains sites et régions du Parcs sont interdits aux touristes.
Les Bininj et Mungguy qui possède légalement le Parc gèrent la biodiversité de cette terre grâce à leurs connaissances ancestrales et traditionnelles et aussi grâce à l’aide des nouvelles technologies apportés par les Rangers via le gouvernement Australien.
«  Our land has a big story. Sometimes we tell a little bit at a time. Come and hear our stories. See our land. A little bit might stay in you hearts. If you want more. You can come back... »,  «Notre terre possède une grande histoire. Parfois nous en racontons un petit peu à la fois. Viens et écoute notre histoire. Regarde notre terre. Peut être un petit peu restera dans ton cœur. Si tu en veux plus. Tu peux revenir... » Jacob Nayingguk (Manilakarr Clan).


Kakadu c’est aussi 35 km de marche que nous avons effectuées en une semaine ahah.
3 Km par ci, 9km par là, 12km tout ça !? On s’arrête prendre des photos, on découvre la peinture aborigène et ses significations. Il faut savoir que,les enfants et les adultes ne découvriront pas la même signification de l’histoire racontée par la peinture. Nous ne connaîtrons nous que celle lue aux enfants. Comme par exemple celle des sœurs Namarrgarn.
Ces deux frangines avaient l’habitude de jouer a cache-cache en prenant l’apparence de crocodiles dans la rivière appelée East Alligator river.
En ayant assez des règles qu’on leur inflige, un jour, une des sœurs dit à l’autre ; « changeons nous en crocodiles comme ça nous pourrons tuer qui nous voulons sans jamais être réprimandées. »
Elles se sont donc transformées en crocodiles près de farwell  à Gungarn’dendi. Depuis ce jour les palmiers qui y poussent proviennent des dents que les deux sœurs ont plantées dans la terre lors de leur métamorphose.
Cette histoire apprend aux enfants à ce méfier des crocodiles qui sont vraiment dangereux et peuvent tuer sans lois.
Mais toutes les peintures ne sont pas qu’une histoire moralisatrice. Beaucoup sont des portraits ou des empreintes de main prouvant son passage. D’autres seront des scènes de chasse (Emu, kangourou) ou de pêche (Barramundi, tortue,crocodile). Souvent une peinture sera aussi un témoignage du passé, un bateau de marine à voiles ou un dessin de une carabine racontent la rencontre du monde des blancs avec la population aborigène.


Beaucoup des peintures que nous avons pu observer sont aussi la représentation des esprits qui forgent les croyances de la création du monde. Des esprits vilains dont on ne doit pas prononcer le nom ou seulement aux hommes, des esprits bons et lumineux qui créèrent la vie comme the Rainbow Serpent figure emblématique de Kakadu. Elle est une ancêtre aux pouvoirs extraordinaires connue par beaucoup de tribues Aborigènes en Australie.
Elle a joué un rôle très important dans la conception des tribus vivantes dans le parc.. Elle fait aussi partie du cycle de la vie (lorsque les jeunes filles deviennent femmes par exemple), des plantes et animaux ainsi que des changements de saisons.
Les Aborigènes continuent à croire qu’elle est en vie.
Selon les croyances avec elle, d’autres ancêtres sont arrivés sur terre comme Namarrgon (l’être de lumière) et Warramurrungundji (mère nature),ils auront été les « premiers » a la peupler.

Que de belles histoires créant une jalousie toute particulière envers ces gens qui croient encore aux belles choses de la vie, avec ses règles et lois certes mais qui imaginent et voient bien plus clair que nous. Car des populations continuent à vivre tant bien que mal dans ces conditions au cœur de Kakadu entourées de touristes comme nous.


Voilà pourquoi nous cherchons à explorer au maximum pendant les quelques jours qui nous sont accordés cet endroit magique et mythique.
Randonnées sur randonnées nous découvrons des environnements et des régions (7 distinctes) bien différents, les rocheuses, les plaines vides, les forêts denses et les marécages. Nous rencontrons des crocodiles sauvages qui nous épient du coin de l’œil, des libellules guépards, des lézards à tête de serpent et des oiseaux aux plumes de toutes les couleurs.

La vie à Kakadu fut magique et sportive, nous durent quand même laisser de coté de beaux chemins un peu trop durs d’accès pour notre KAwet. Comme nous disait si bien Anne :  « il faut toujours laisser quelque chose pour avoir une raison de revenir ». Ce que nous fîmes....


Next : Cairns et le Queensland au Nord Est de l’Australie.

Ahlalala....

Ahlalala notre séjour à Parry Creek Farm aura été toute une histoire et une bonne.
Deux mois de boulot dans un contexte de vacances.
Bon certes le nettoyage des toilettes ne fait rêver personne comme passe temps mais bon on oublie vite la peine endurée.
Comme exprimé sur le blog un mois auparavant, Parry’s c’est une ambiance de folie, des gens beaux et généreux, des amitiés qui se forment et des souvenirs que nous n’oublierons pas.
Oh oui ils ont été gentils avec nous!


Par exemple au bout d’un mois ils nous ont offert un weekend d’aventure à Pepi et moi ; ils nous ont payé un weekend à la station Diggers Rest pour passer une journée avec les CowBoys.
Pepi apprendra à pêcher le Barramundi (Poisson local et bête énorme que tous les pêcheurs affichent à leur palmarès). Quand à moi je pourrais enfin jouer à Indiana Jones pendant trois heures de randonnée pédestre.
Et c’est pas fini !  Pepi and Me on a le droit de prendre le Yut, traduction : Utility (en gros, un 4x4 !!). Nous allons enfin pouvoir explorer des contrées inconnues jusqu'à lors.
Nous voilà donc rendus sur les sentiers battus de la Dirt Road en laissant tristement derrière KAwet seule et abandonnée à Parry’s.
Un bon weekend s’annonce !!

La pêche eue lieu le soir de notre arrivée.
Au clair de Lune (presque pleine), au bord d’un cours d’eau face aux falaises, derrières lesquelles un coucher de soleil se prépare doucement aux couleurs roses et oranges pastels. Derrière nous on peut encore apercevoir quelques chevaux sauvages copains avec des vaches en liberté venus brouter tout près.... Pour ne pas manquer au tableau la lune fait son apparition en avance afin d’éviter tout retard tragique.
Canne à pêche dans la main droite nous attendons le signal du poisson vivant hameçonné comme appât. Certain se révèlent être des lanceurs de leurres majestueux comme Pepi qui ne rata jamais sont coup. Et d’autre comme Mim’o (tient qui cela peut il être ?) s’entête à n’envoyer sa ligne qu’au plus près de la berge, heu plus exactement sur la berge !  Ce qui au final tua le poisson avant qu’il n’atteigne enfin l’eau au 10ème lancé. Too Bad !!!!
Pour excuse deux guerres faisaient rage au même moment : le lancé de fish et la tuerie de mosies (Moustiques). Toujours présents, toujours différents (des fois noirs, marrons, aux ailes rayées de blanc, gros, moyens ou petits) et toujours plus affamés. Bien sûr nous n’étions pas préparé du tout à cette attaque imminente, le RID (crème anti piqûres) étant resté dans le sac, dans la voiture, à la station.
Bref, une soirée qui se finie sans Barramundi à cuire au Barbecue, chacun écopa de beaucoup, beaucoup de piqures, Mais une bonne marrade au coin du feu avec deux trois Français et tout est oublié.
Le lendemain j’appris les différentes techniques de Horse Riding, ici plus à l’Américaine (rennes longues et selle qui fait très très mal au popotin). Plus tard dans la journée je fus invitée par chance a participer au Mustering. En français ; le rassemblement du bétail sauvage a cheval dans la forêt.
YYYYYhhhhAAAAA une CowGirl UNE !!!, prête à faire trembler les 80 bêtes à cornes. Le jeu est de crier le plus fort possible (ça tombe bien j’avais besoin de me défouler) tout en les surveillant du haut de sa monture. Cette expérience aurait put être des plus tranquille quand, aux derniers efforts à fournir, le troupeau se sépara. Une course poursuite au triple galop démarra. Je cherchais à contourner le petit groupe parti vers l’est afin de les stopper sur leur lancée en leur jetant LE regard (CF : le film « Australie »). 



Il me fallut pour ça galoper plus vite que le vent qui soufflait dans mes cheveux, mon cheval heureux de s’y donner à fond augmentait la longueur de ses foulées avec moi qui le suivait. Tout a coup une falaise fit sont apparition ou presque effrayant Moses (mon cheval) et le stoppant net. Voyant tout espoir de rattraper les bêtes anéanti je décidais de faire demi tour avec une autre des cavalières...
Mine de rien une journée pleine d’aventures, pleine de nouvelles expériences et surtout pleine de belles images. Mais ce fut aussi une journée éreintante je dois bien l’avouer ; car ce n’est pas seulement avec une impression d’avoir été Fred Smith (Buffalo Shooter) pendant quelques heures que je reparti de Diggers Rest,  mais aussi avec la douloureuse sensation de marcher comme un vrai de vrai, un CowBoy de Brokeback Mountain pendant 3 jours.


Voilà un beau cadeau que Anne et Terry nous ont offert pour notre « bon boulot »....
Encore un mois de travail,  heureux d’y voir le bout mais aussi un peu triste de devoir les quitter déjà.
A la fin de notre dernier mois, de vrais liens se sont tissés avec le Chef Ken et Anne sa femme. Nous avons donc décidé de sceller cette amitié lors d’un weekend off dans le bush avec eux deux. Encore une fois en 4x4, le bruit des moteurs dérange les oiseaux qui s’envolent par petits groupes à notre arrivée juste devant nos yeux comme un ballet à la volée.
Nous cherchons un coin pour établir le campement....

« T’es en 4 roues motrices ? » me lance Ken à travers la vitre de son Yut, je lui réponds par l’affirmative en enclenchant fièrement la vitesse 4WD (Four Wheel Drive) et c’est parti ! Nous quittons alors les chemins pour nous enfoncer dans les hautes herbes en passant par des portions que je ne pensait pas franchissables en voiture, tels des cascadeurs nous traversons des cours d’eau, des murailles de rochers et des dunes de sables. Nous longeons alors la berge où nous apercevons seulement à quelques mètres de nous à l’opposé de nombreux crocos immobiles prenant le soleil.
L’objectif principal de notre virée étant la pêche au Barra, la recherche du campement pour la nuit se devait d’être non loin du « spot ». Malheureusement, et ce pour la première fois en plus de 2 mois, le temps n’est pas optimal : un vent violent nous empêchera de nous établir au bord de l’eau.
Demi-tour, nous quittons les hautes herbes vertes et cendrées pour nous diriger à l’abri du vent vers les dunes où les arbres et les buissons nous protégerons. Sur le retour, je me permet quelques écarts en prenant ma propre trajectoire à travers les hautes herbes, cette initiative fût rapidement réprimandé par Ken qui m’expliqua par la suite que les règles du Bush sont strictes : « Toujours suivre les chemins tu dois, sauf tu resteras », en gros si un chemin est tracé, cela signifie que les véhicules sont passé sain et sauf, en l’occurrence ici, je reste derrière lui.
Apres quelques kilomètres et quelques franchissements, nous atteignons une portion de dune dégagée entourée par de chétifs arbres à demi brûlés, la King river étant seulement à quelques mètres du campement (notre protection contre les crocos étant la légère falaise et les quelques branches mortes disposées ça et là par Ken en guise de « signal d’alarme »), nous devrons dormir nous, à l’arrière de notre Yut et eux, sur le toit du leur. Les nuages noirs complétant le tableau nous disposons une bâche au dessus de la moustiquaire. Quel campement ! 



Une fois installé, Il nous faut trouver du bois pour le repas du soir, au menu : Apéro à la bière et fromage, côtes d’agneau grillées et ratatouille d’aubergine aux olives noires avec patates au feu... Yummi... !!!



La nuit s’annonce belle... Il n’en fut rien, elle fut fraiche et pluvieuse !!
Le lendemain matin, même topo, temps maussade et air frais, la pêche initialement prévue fut alors remplacée par une matinée exploration !! 2 bonnes heures de conduite à travers les chemins et le bush pour finalement nous retrouver au bord d’une autre rivière, en un rien de temps le matériel de pêche fut sorti malgré le temps de plus en plus menaçant. Au bout d’une demi heure, quelqu’un déjà était au bout de ma ligne, un Barra !? Je mouline, je mouline pour finalement me retrouver avec seulement un poisson chat... 


Ce fut la seule et unique prise de l’après midi, la pluie ayant raison de notre ardeur.
La journée se termina par le nettoyage au Karcher de nos véhicules en attendant impatiemment notre derrière pizza cuite au feu de bois par mon remplaçant canadien Taylor.
Le lendemain matin, we were off (on était parti) on the road again... Notre nouvelle direction : Darwin et le territoire du Nord.

Membres