Comment une si petite ville insignifiante sur
la carte routière a pu devenir aussi reconnue pour nous comme pour vous tous en
France? Pourquoi Jerry est-elle si particulière que nous nous en souviendrons
lorsque nous raconterons nos exploits de jeunesse à nos petits enfants ?
Jerry est une ville que nous pourrions
considérer comme village, par sa taille et son activité. Une école qui
accueille 100 élèves jusqu'à l’âge du lycée, une piscine municipale pour les
jours de chaleur et les leçons de natation, un IGA (sorte de supermarché) où
les prix explosent tous les portefeuilles grâce au gérant Matt aussi
responsable de la Road house (pour refaire le plein, lorsque ça fonctionne !!)
. Il y aussi un hôtel fantôme rattaché au seul et unique PUB. C’est ici que se
déroule LE rendez-vous des Vendredi et Samedi soirs pour tous les
Jerry ‘s. On y joue au billard avec Bianca et sa sœur Krystel, Tara et
tant d’autres, ils boivent des cannettes de mélanges pré-faits de toutes les
marques possible : whisky/ Coca, Rhum/Coca ou encore Vodka passion.
Le jeudi soir se veut plus sportif. Les petits
comme les grands se retrouvent autour d’une seule et même passion : le Basket
Ball. Tout le monde se retrouve afin d’encourager son équipe favorite autour
d’un hot dog à 2$, joue les matchs qui se déroulent dans le gymnase,
étonnamment grandiose.
Et oui elle est comme ça la vie à Jerramungup !
Tout le monde se connaît. Tout le monde s’appelle par son prénom et se dit
bonjour en allant chercher son journal et résultat : tout le monde est
commère a Jerry, pas de vie privée ici, tous vos moindres écarts sont rapportés
au quartier général des potins ; le PUB.
Pour nous Jerramungup restera gravé dans les
mémoires pour les raisons qui nous y ont amené (!!!!) et par notre expérience
de vie.
Pour nous Jerry c’est avant tout un camping
nous offrant un travail et de nouvelles aptitudes à la peinture d’extérieure. Mais
c’est aussi et surtout un endroit de rencontres, celles de Gail et Esko, les
nouveaux propriétaires depuis deux mois seulement. Gail est une femme énergique
et pleine d’enthousiasme, forte et courageuse de ce qu’elle connaît des
épreuves de la vie. Esko, finlandais est plutôt réservé et presque transparent,
cependant sociable et
« hard-worker ».
Ils sont grands parents à charge de leurs
petits enfants Jack et Aleah adorables et curieux du monde qui les entoure.
Gail est la directrice de l’école et supportrice du désir d’Esko à devenir
« patron » d’un camping (à chacun son match à jouer). Depuis deux
mois ils ont beaucoup travaillé à la remise en état du park qui leur avait été laissé en loques. C’est pour nous
d’ailleurs l’occasion de prouver nos compétences de travailleurs volontaires en
tout genre. Nous aidons à redonner un peu de couleur à tout ça ! Notre
mission est de créer un nouveau village schtroumpf ou « OM Land »
comme le dit Kevin. Pendant que nous repeignons les bungalows en bleu, Esko passe
ses journées à nettoyer les allées, refixer les portes et tuer les fourmis (en
effet, nous apprenons parfois à nos dépend que l’Australie est un pays où les
mouches et fourmis font la loi). Gail nous en apprend tous les jours sur ces
bêtes là, mais en plus d’être fascinée par la nature elle est aussi une hôte de
qualité. Souvent elle nous invite à boire un café ou une tasse de thé quand
elle n’a plus de vin blanc au frigo. Elle peut à ces moments là nous parler des
heures durant de son expérience des voyages autour de l’Australie avec son mari
et leur bébé, dans un bus réaménagé, du temps de leur jeunesse passée. Tous ces
endroits visités qu’elle a aimé et dont elle se souvient. Esko, plus discret se
contente de sourire et ose parfois commenter quelques détails oubliés. Ils sont
un couple au vécu sensible, dure et aventureux que nous aimons à écouter nous
conter. Le dimanche est un jour
important pour eux deux, comme pour tous les Australiens. Le jour du déjeuner
familial qui commence tôt et finit tard (comme les français me direz
vous ! serait-ce universel ?), on boit on boit et on papote autour
d’un gigot à la sauce menthe, des légumes de saison, un plateau de fromage
servi sur crakers avec le café et un
digestif: le fameux Bailey’s.
« Jerramungup Caravan Park » c’est
aussi pour nous la rencontre de Marie et Bryce, nos voisins à la petite
soixantaine qui nous invitent à partager leur diner un soir sur deux et qui
nous offrent même le petit biscuit avec la tasse de thé.
Bryce, un homme sage à la moustache argentée,
il a les pieds tatoués ; (gauche) « i’m tired » (droit)
« me too ». Il en sait des
choses Bryce le mécano, électricien, peintre.... Une vraie mine d’or
d’informations pour nous les débutants du monde de la route puisqu’il nous
apprend à dompter notre bébé KAwet et à le réparer pour lui rendre justice du
dur travail accompli. Marie est quelqu’un de pétillant, une Nonna au sourire
éblouissant et au cœur charmant, elle aime le contact des gens, le travail
bénévole, nager à la piscine et jouer aux cartes toute l’après midi sous le
passe de l’église. En attendant le retour de son cher et tendre du travail elle
coût. Elle aime donner vie à des « teddy bears » comme Sydney, notre nouvelle mascotte, ou
préparer des muffins à la pomme et à la cannelle. C’est notre voisine et une
femme que nous aimons tous. Après une journée éreintante, elle nous félicite du
travail accompli dans la journée en nous offrant le gouter préparé avec amour
et sa machine à muffins magique. Elle est aussi devenue notre décoratrice
d’intérieur puisqu’elle trouva un nouveau passe temps : nous coudre des
nouveaux rideaux « qui empêchent le soleil de rentrer », ce qui est
vrai !! Merci Marie.
Pour nous Jerry c’est aussi la rencontre de
nouveaux amis très typés du pays. Des kangourous qui viennent nous dire bonjour
acceptant avec plaisir des caresses derrière les oreilles. Une maman et son
bébé que nous observons grandir jour après jour et à approcher de plus en plus
prêt. Notre toute première expérience « ani-maine » et pleine de
rebondissements....
Le temps que nous avons passé au camping de
Jerramungup nous a appris à apprécier un certain rythme de vie, la tranquillité
du petit matin et d’une soirée paisible.
Pour nous ce fut un mois plein de surprises,
de rencontres en tout genre, de découvertes des traditions Australiennes: la
boisson, le gigot et le fromage en dessert.
Finalement, un mois ça passe vite.... j’en
reprendrais bien une part !!!!!
Moi aussi j’veux vous raconter
Jerramungup !!
Jerry c’est la brousse, la vie sauvage, un
patelin situé à 115 km à l’Ouest de Ravensthorpe et à 170km à l’Est d’Albany.
Oui, Oui 3 villages en 300km !!!
La plupart des habitants sont ainsi
commerçants, enseignants ou... fermiers. Nous avons donc grâce à nos nombreux
« contacts » eu la chance de rencontrer Bart, manager de « Sorensen Shearing ». En résumé, il
est l’intermédiaire entre les fermiers et les tondeurs de moutons, il recrute
via sa société la main d’œuvre nécessaire aux fermes en fonction de l’activité.
Il faut savoir qu’ici les fermes sont monstrueuses !! Plus de 7000
bestiaux en moyenne voire le double pour certaines, des champs qui s’étendent
sur plus de 20km de long... Enorme.
Notre premier jour à la ferme fut donc
« intéressant », notre job ? rabatteur de !&#$ !!!
moutons !! 6h de sueur, de coup de genoux, de cris peu à peu devenu
hurlements... 1200 moutons à diriger vers de petits boxes où les « shearer »
tondeurs effectuent leurs mouvements huilés, maîtrisés et tellement rapides.
Juste hallucinant. La première heure fut difficile, « mais nooon, pas par
là !! Viens là toi !! » Boum coup de genoux. Apres notre leçon
de psychologie du mouton nous étions déjà un peu plus efficaces : le
mouton va TOUJOURS à l’opposé de l’endroit où tu es, ne pas hésiter à crier et
dernier recours pour les plus têtus « Tail twist », le célèbre
tournage de queue !!
Expérience super, lendemain plus difficile...
Amélie récoltât une myriade de « bruise » bleus voire certains noirs,
juste récompense des pushs de genoux assénés. Nos chaussures sentent depuis, ce
si doux parfum fécal. Résultat : Moutons 1 Amélie 0, jeu set et match,
plus jamais ça.
Pour ma part, cette première journée fût
certes éreintante mais j’en avais encore sous le pied. Jeudi ? 6h du
mat ? Ok !!
Deuxième journée, différente histoire...
« Tu vas voir c’est plus facile que la dernière fois » le job ?
piqueur de !&#$ !! moutons !! job à priori méga simple, une poche autour du
cou et une seringue de barbare pour vacciner (seulement) 2400 moutons !! 4
tondeurs qui tondent trop vite, et moi qui tente en professionnel du mouton de
piquer comme me l’a montré le fermier, sous la peau au niveau antéropostérieur
de la cuisse.
Avec le recul, je pense que c’est le boulot le
plus rébarbatif et mécanique que j’ai jamais fait : flexion, on tire la
peau, on pique, on se relève, flexion, on tire la peau, on pique, on se
relève... 8h de gestes identiques, 2400 flexions/extensions. 2h de boulot,
30min de pause, 2h de boulot, 30min de pause, etc... Apres la dernière
demi-heure de pause en sentant mes jambes tremblantes et tétanisées, la reprise
fut... difficile. Le lendemain, impossible de marcher, même avec mon expérience
du demi-fond et du Paris-Versailles, mes jambes n’ont jamais été si
courbaturées... Il m’a fallu 1 semaine pour pouvoir remarcher correctement.
Moutons 1 Kevin Ko, abandon, jeu set et match...
Et oui, on est quand même des gens d’la ville
nous..
mes enfants, et bien tout cela est bien amusant et émouvant. Vous avez du verser un tite larme en partant j'imagine. Bonne continuation . Après il n'y a plus qu'à écrire un livre.. Vous commencez à être prêt.
RépondreSupprimerJe vous embrasse fort
Papou
Eh bien, quelle histoire !
RépondreSupprimerOn en voudrait plus ! A défaut d'attendre que vous ayiez des petits-enfants, on est là pour les lire, vos exploits de jeunesse !
Paradoxalement, la panne d'essence vous aura emmenés bien loin !
Allez, on the road again et bon courage pour la suite !
Des bisous !
les pieds tatoués : j'adore !
RépondreSupprimerHéHé, bien le bravooOHHH mes tourtereaux, je vous envie toujours autant pour toutes vos folles aventures, mais désormais je ne tenterai jamais de vous défier aux parties de "saute-moutons"! Tu t'es maquillée les jambes pour exagérer ou quoi?
RépondreSupprimerMouais mouais, jy croi po moua!!!
Des gros bisous, je pense toujours à vous! "Quand j'étais sur la route toute la sainte journée"....
trop géniales vos aventures, ça hérisse les poiles! j attends avec impatience la suite des aventures, gros bisous!!
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