samedi 13 mars 2010

Le Grand Sud

Ca y est !! Nous voilà enfin reparti sur la route, huile ok, radiateur ok, retro ajustés, ceintures attachées, VROUM !! Direction « The Great Southern » !! Encore une fois, changement total de décor, nous laissons derrière nous les plaines arides, longilignes et isolées de Jerry pour nous retrouver dans un cadre majestueux, sauvage et spectaculaire.. Cette région verte et luxuriante a comme principal atout des distances « normales », parfait pour découvrir et visiter de nombreuses curiosités sans être K.O par la route.

Notre premier fait d’arme fut la « Valley of The Giant ». Au cœur du Walpole-Nornalup National Park se dressent de majestueuses forêts de tingles (eucalyptus géants) et le fameux Tree Top Walk. Cette ballade est en fait une passerelle époustouflante de 600m de longueur atteignant 40m de hauteur en son point le plus élevé. Vue plongeante magnifique sur la canopée des tingles géants, et sensation de légèreté absolue. Cette prouesse technique est en effet conçue pour se balancer doucettement avec la brise, comme les feuilles des arbres. Une fois redescendus, nous posons fièrement devant ces vénérables géants sur le chemin de planches de l’ « Ancient Empire ». Après cette matinée haute en couleurs nous nous dirigeons vers le village de Walpole pour une halte déjeuner et la recherche de notre campement pour la nuit. 


Le lendemain, nous partons pour une randonnée sur un tronçon du Bibbulmun Track (chemin de randonnée de 1000km), 2h de marche pour découvrir Coalmine Beach située sur le Nornalup Inlet (bras de mer entouré par le continent), ici règne une atmosphère calme et apaisante, cette plage semble endormie, l’eau y est tranquille. 


 Nous repartons avec KAwet sur les chemins cahoteux et poussiéreux des dirt road pour rendre visite au Hilltop Tree, le plus vieux des tingles géants. Notre festin forestier continua lorsqu’ Amélie épingla à son tableau de chasse le Dave Evans Bicentennial Tree, le plus grand des « arbres à escalader », 68m de hauteur ! Etant seulement équipé d’une rudimentaire paire de tong, je suis resté au premier niveau pour photographier l’aventurière.. Ca c’est du dévouement..


Apres cette aventure, nous continuons la marche pour arriver au Beedelup National Park pour apercevoir ce qui devait être notre première chute d’eau. Hélas, la sècheresse et la chaleur nous permirent seulement d’observer un léger ruissèlement, tant pis, on prend quand même le pont suspendu fabriqué à partir d’un tronc de karri. 

Ces 2 jours et 2 nuits de forêts aussi accueillantes la journée, qu’inhospitalières la nuit, nous permirent encore une fois de vérifier la diversité et la richesse de ce continent. Mais à chaque paysage, son lot de bébêtes. Ici, les nombreuses mouches carnivores de la taille d’un pouce nous mirent les nerfs sur le reculoir. Le premier soir, les bruissements d’ailes couvrant un A380 au décollage et les morsures nous demandèrent beaucoup de Self-control pour ne pas craquer, et au petit matin les bruits d’impacts de ces « monstres » contre le Van nous sortirent du royaume des songes de la plus sournoise des façons. Nous avions prévu de dormir le deuxième soir dans une aire de repos gratuite en pleine forêt, nommée méchamment Brokman Sawpit, mais voilà, à peine arrivés, guet-apens, attaque frontale de l’ennemi par centaine, obligé de battre en retraite dans un camping payant en bord de mer joliment appelé Windy Harbour. Ok, Ok, j’en rajoute « juste » un peu mais tout ça pour dire que ces mouches piquantes nous ont mené la vie dure, le seul point faible de ces avions : leur vitesse de réaction assez lente facilitant leur massacre. Yark Yark... 

Demain, on termine les forêts avant l’indigestion de verdure et on retourne à la plage parce que quand même... il fait toujours aussi chaud ici.

jeudi 11 mars 2010

Jerramungup


Comment une si petite ville insignifiante sur la carte routière a pu devenir aussi reconnue pour nous comme pour vous tous en France? Pourquoi Jerry est-elle si particulière que nous nous en souviendrons lorsque nous raconterons nos exploits de jeunesse à nos petits enfants ?
Jerry est une ville que nous pourrions considérer comme village, par sa taille et son activité. Une école qui accueille 100 élèves jusqu'à l’âge du lycée, une piscine municipale pour les jours de chaleur et les leçons de natation, un IGA (sorte de supermarché) où les prix explosent tous les portefeuilles grâce au gérant Matt aussi responsable de la Road house (pour refaire le plein, lorsque ça fonctionne !!) . Il y aussi un hôtel fantôme rattaché au seul et unique PUB. C’est ici que se déroule LE rendez-vous des Vendredi et Samedi soirs pour tous les Jerry ‘s. On y joue au billard avec Bianca et sa sœur Krystel, Tara et tant d’autres, ils boivent des cannettes de mélanges pré-faits de toutes les marques possible : whisky/ Coca, Rhum/Coca ou encore Vodka passion.
Le jeudi soir se veut plus sportif. Les petits comme les grands se retrouvent autour d’une seule et même passion : le Basket Ball. Tout le monde se retrouve afin d’encourager son équipe favorite autour d’un hot dog à 2$, joue les matchs qui se déroulent dans le gymnase, étonnamment grandiose.
Et oui elle est comme ça la vie à Jerramungup ! Tout le monde se connaît. Tout le monde s’appelle par son prénom et se dit bonjour en allant chercher son journal et résultat : tout le monde est commère a Jerry, pas de vie privée ici, tous vos moindres écarts sont rapportés au quartier général des potins ; le PUB.

Pour nous Jerramungup restera gravé dans les mémoires pour les raisons qui nous y ont amené (!!!!) et par notre expérience de vie.
Pour nous Jerry c’est avant tout un camping nous offrant un travail et de nouvelles aptitudes à la peinture d’extérieure. Mais c’est aussi et surtout un endroit de rencontres, celles de Gail et Esko, les nouveaux propriétaires depuis deux mois seulement. Gail est une femme énergique et pleine d’enthousiasme, forte et courageuse de ce qu’elle connaît des épreuves de la vie. Esko, finlandais est plutôt réservé et presque transparent, cependant sociable et « hard-worker ».
Ils sont grands parents à charge de leurs petits enfants Jack et Aleah adorables et curieux du monde qui les entoure. Gail est la directrice de l’école et supportrice du désir d’Esko à devenir « patron » d’un camping (à chacun son match à jouer). Depuis deux mois ils ont beaucoup travaillé à la remise en état du park qui leur avait été laissé en loques. C’est pour nous d’ailleurs l’occasion de prouver nos compétences de travailleurs volontaires en tout genre. Nous aidons à redonner un peu de couleur à tout ça ! Notre mission est de créer un nouveau village schtroumpf ou « OM Land » comme le dit Kevin. Pendant que nous repeignons les bungalows en bleu, Esko passe ses journées à nettoyer les allées, refixer les portes et tuer les fourmis (en effet, nous apprenons parfois à nos dépend que l’Australie est un pays où les mouches et fourmis font la loi). Gail nous en apprend tous les jours sur ces bêtes là, mais en plus d’être fascinée par la nature elle est aussi une hôte de qualité. Souvent elle nous invite à boire un café ou une tasse de thé quand elle n’a plus de vin blanc au frigo. Elle peut à ces moments là nous parler des heures durant de son expérience des voyages autour de l’Australie avec son mari et leur bébé, dans un bus réaménagé, du temps de leur jeunesse passée. Tous ces endroits visités qu’elle a aimé et dont elle se souvient. Esko, plus discret se contente de sourire et ose parfois commenter quelques détails oubliés. Ils sont un couple au vécu sensible, dure et aventureux que nous aimons à écouter nous conter.  Le dimanche est un jour important pour eux deux, comme pour tous les Australiens. Le jour du déjeuner familial qui commence tôt et finit tard (comme les français me direz vous ! serait-ce universel ?), on boit on boit et on papote autour d’un gigot à la sauce menthe, des légumes de saison, un plateau de fromage servi sur crakers avec le café et un digestif: le fameux Bailey’s.

« Jerramungup Caravan Park » c’est aussi pour nous la rencontre de Marie et Bryce, nos voisins à la petite soixantaine qui nous invitent à partager leur diner un soir sur deux et qui nous offrent même le petit biscuit avec la tasse de thé.
Bryce, un homme sage à la moustache argentée, il a les pieds tatoués ; (gauche) « i’m tired » (droit) « me too ». Il en sait des choses Bryce le mécano, électricien, peintre.... Une vraie mine d’or d’informations pour nous les débutants du monde de la route puisqu’il nous apprend à dompter notre bébé KAwet et à le réparer pour lui rendre justice du dur travail accompli. Marie est quelqu’un de pétillant, une Nonna au sourire éblouissant et au cœur charmant, elle aime le contact des gens, le travail bénévole, nager à la piscine et jouer aux cartes toute l’après midi sous le passe de l’église. En attendant le retour de son cher et tendre du travail elle coût. Elle aime donner vie à des « teddy bears »  comme Sydney, notre nouvelle mascotte, ou préparer des muffins à la pomme et à la cannelle. C’est notre voisine et une femme que nous aimons tous. Après une journée éreintante, elle nous félicite du travail accompli dans la journée en nous offrant le gouter préparé avec amour et sa machine à muffins magique. Elle est aussi devenue notre décoratrice d’intérieur puisqu’elle trouva un nouveau passe temps : nous coudre des nouveaux rideaux « qui empêchent le soleil de rentrer », ce qui est vrai !! Merci Marie.
Pour nous Jerry c’est aussi la rencontre de nouveaux amis très typés du pays. Des kangourous qui viennent nous dire bonjour acceptant avec plaisir des caresses derrière les oreilles. Une maman et son bébé que nous observons grandir jour après jour et à approcher de plus en plus prêt. Notre toute première expérience « ani-maine » et pleine de rebondissements....

Le temps que nous avons passé au camping de Jerramungup nous a appris à apprécier un certain rythme de vie, la tranquillité du petit matin et d’une soirée paisible.
Pour nous ce fut un mois plein de surprises, de rencontres en tout genre, de découvertes des traditions Australiennes: la boisson, le gigot et le fromage en dessert.
Finalement, un mois ça passe vite.... j’en reprendrais bien une part !!!!!








Moi aussi j’veux vous raconter Jerramungup !!

Jerry c’est la brousse, la vie sauvage, un patelin situé à 115 km à l’Ouest de Ravensthorpe et à 170km à l’Est d’Albany. Oui, Oui 3 villages en 300km !!!
La plupart des habitants sont ainsi commerçants, enseignants ou... fermiers. Nous avons donc grâce à nos nombreux « contacts » eu la chance de rencontrer Bart, manager de « Sorensen Shearing ». En résumé, il est l’intermédiaire entre les fermiers et les tondeurs de moutons, il recrute via sa société la main d’œuvre nécessaire aux fermes en fonction de l’activité. Il faut savoir qu’ici les fermes sont monstrueuses !! Plus de 7000 bestiaux en moyenne voire le double pour certaines, des champs qui s’étendent sur plus de 20km de long... Enorme.
Notre premier jour à la ferme fut donc « intéressant », notre job ? rabatteur de !&#$ !!! moutons !! 6h de sueur, de coup de genoux, de cris peu à peu devenu hurlements... 1200 moutons à diriger vers de petits boxes où les « shearer » tondeurs effectuent leurs mouvements huilés, maîtrisés et tellement rapides. Juste hallucinant. La première heure fut difficile, « mais nooon, pas par là !! Viens là toi !! » Boum coup de genoux. Apres notre leçon de psychologie du mouton nous étions déjà un peu plus efficaces : le mouton va TOUJOURS à l’opposé de l’endroit où tu es, ne pas hésiter à crier et dernier recours pour les plus têtus « Tail twist », le célèbre tournage de queue !!
Expérience super, lendemain plus difficile... Amélie récoltât une myriade de « bruise » bleus voire certains noirs, juste récompense des pushs de genoux assénés. Nos chaussures sentent depuis, ce si doux parfum fécal. Résultat : Moutons 1 Amélie 0, jeu set et match, plus jamais ça. 
Pour ma part, cette première journée fût certes éreintante mais j’en avais encore sous le pied. Jeudi ? 6h du mat ? Ok !!


Deuxième journée, différente histoire... « Tu vas voir c’est plus facile que la dernière fois » le job ? piqueur de !&#$ !! moutons !!  job à priori méga simple, une poche autour du cou et une seringue de barbare pour vacciner (seulement) 2400 moutons !! 4 tondeurs qui tondent trop vite, et moi qui tente en professionnel du mouton de piquer comme me l’a montré le fermier, sous la peau au niveau antéropostérieur de la cuisse.
Avec le recul, je pense que c’est le boulot le plus rébarbatif et mécanique que j’ai jamais fait : flexion, on tire la peau, on pique, on se relève, flexion, on tire la peau, on pique, on se relève... 8h de gestes identiques, 2400 flexions/extensions. 2h de boulot, 30min de pause, 2h de boulot, 30min de pause, etc... Apres la dernière demi-heure de pause en sentant mes jambes tremblantes et tétanisées, la reprise fut... difficile. Le lendemain, impossible de marcher, même avec mon expérience du demi-fond et du Paris-Versailles, mes jambes n’ont jamais été si courbaturées... Il m’a fallu 1 semaine pour pouvoir remarcher correctement. Moutons 1 Kevin Ko, abandon, jeu set et match...

Et oui, on est quand même des gens d’la ville nous..


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