Mardi,
Départ de Melbourne au petit matin. Tout excités de vivre au jour le jour, de ne plus être prisonniers de la ville et de son train-train. Nous partons à l’aventure. 2 couples, 2 histoires partageant un même but ; s’enfuir de la civilisation, découvrir de nouveaux horizons et observer ce que l’on ne connaît pas encore.
Alors que les valises prennent toute la place dans l’espace vie du van, nous sommes sur la route, enfin.
Un petit van : Intrepidous Suzy, la seule et unique qui nous permettra un tel voyage.
Bien installée à l’arrière, je vois défiler les immeubles et les trams.
Youpiiii enfin ! A nous la vie d’Indiana Jones. En plus de laisser derrière nous la civilisation nous y laissons la pluie bien volontiers. Enfin c’est ce que nous pensions. Car suite à ce départ nous ne connaissons plus que la pluie, le vent, les tempêtes....
Nous arrivons dans des montagnes, prenons une photo entre deux averses. Une mer bleue turquoise, une végétation verte et dense, de quoi nous faire rêver des beaux jours.
Au bout d’une longue journée de route avec Suzy qui ne dépasse pas les 80 kmh dans les descentes, nous établissons notre premier campement dans un espace assez sauvage. Un endroit calme au milieu de la nature et humide très humide avec la pluie qui ne s’arrête jamais.
Malgrès tout, un moment très sympa de découverte des capacités de l’autre et de celles de mère nature. Découverte de notre premier koala et kangourou pour certain, les plus vifs...
Une nuit sous le tonnerre et l’eau. Notre espace couchage est beau à voir mais n’est pas à envier, loin de là. Des planches en bois sous un plafond bas. Rajoutez y une petite inondation et le froid de la nuit, vous comprendrez notre envie soudaine de l’achat au lendemain d’une tente et d’un duvet...
Comprenez maintenant mon comportement égoïste comme j’en veux à mon amoureux, mon collègue, mon acolyte, de ne pas avoir voulu que nous prenions nos nouveaux duvets que j’avais offert un mois plus tôt. (duvet avec matelas intégrés, une matière douce et chaude pour des nuits hivernales...)..mais que voulez vous, ce ne sont que des imprévus pour un meilleur à venir.
Les jours passent et se ressemblent tous un peu, seuls les paysages changent le long de la route. Ville, campagne, forêt, sable, marrais.
Bien sur les animaux aussi. Loin de l’idée reçue que tous les corbeaux se ressemblent par exemple, ils font ici le triple de la taille des french, les perroquets, les pies qui chantent comme un jeu de GameBoy (une voix d’ordinateur).
Et bien sur notre premier koala et kangourou rencontrés au long de notre trajet. A ce moment nous nous sentons en voyage, vivants, explorateurs, Australiens, touristes. Un mélange de sentiments si confus que tout ce que nous avons à dire c’est : « mais c’est génial !! C’est trop bien !!! » .
Je crois que nous avons bien fait de partir de cette ville...
Notre dernier campement se fit dans une réserve naturelle. Nous arrivâmes peu de temps avant que le nuit ne tombe, les divers espèce de crapauds et grenouilles fêtèrent notre arrivée en fanfare et ne s’arrêtèrent plus jusqu’au lendemain. Imaginez des centaines de ces petites bêtes qui se mettent à chanter sans une seconde de répit depuis a tombée de la nuit jusqu’au petit matin ? Un bruit assourdissant auquel on ne s’habitue vraiment que quand il stoppe.
En face de nous une nature à perte de vue de roseaux, d’herbe des marais. De l’autre côté un bourdonnement inquiétant d’essaim d’on ne saura quelles bêbêtes volantes qui piquent. Celles-ci ne nous approcheront finalement même pas. Nous n’étions peut être pas assez appétissants. En revanche, d’autres voraces carnivores étaient là, bourdonnants, agaçants, prêt à croquer de la viande fraiche... les moustiques australiens. Des insectes bien plus gros qu’en France et affamés, le taille double et leur pic avec, ils se collent à vous jusqu’à trouver un petit passage offrant votre chaire. Ne laissez pas vos lumières allumées, ils sont prêt au départ, par dizaines, vingtaines presque cinquantaines si nous devions les compter, une armée de suceurs de sang...
Une nuit donc pleine d’émotions par cette guerre contre les vampires et le chant des grenouilles. Mais tout cela disparu lorsque nous avons levé la tête. Un drap noir recouvert d’étoiles plus lumineuses les unes que les autres. Comme si le ciel avait été incrusté de milliers de diamants. En France un ciel étoilé ne ressemble en rien à celui que nous avons pu voir cette nuit la. Vous avec les petites, grosses et moyennes étoiles ainsi que leur poussière. On ressent face à un tel spectacle une attirance vers la profondeur de cet espace, on voit les courbes de la terre. On se croirait au bout du monde et sommes prêts à nous jeter dans cet inconnu qui se montre si apaisant.
Nous n’avons rien à envier à ceux qui sont dans un lit confortable en train de s’endormir devant la télé. Si nous le pouvions nous nous endormirions à la belle étoile. Malheureusement nous ne sommes pas étanches ni à la pluie ni aux moustiques géants.